En ce mois des fiertés et à la veille de la Gay Pride (… ok, la “Marche des Fiertés LGBTQI+ de Paris et d’Île-de-France©™”), je me suis dit que j’allais écrire un article sur la chasteté masculine dans le couple… de deux hommes.
J’espère que personne ici n’est trop choqué, mais si jamais c’est le cas, je vous propose d’aller lire un article récent de La Croix sur l’Ouganda. (L’article est payant mais vous êtes sans doute déjà abonnés.)
Vous êtes toujours là ? Top ! Alors, vous avez remarqué que dans mes articles, je parle souvent de l’homme et de la femme dans un couple marié. Aurais-je péché par manque d’inclusivité ? Serais-je devenue l’exécutrice des volontés du patriarcat ?… Ha ha ha ! Elle est bonne…
En fait, quand je parle de couple mari/femme, c’est parce que je donne avant tout mon point de vue d’après mon expérience perso. Bien sûr, une grande partie de ce que j’écris s’applique aussi aux couples gays.
Mais il y a quelques différences…
“Qui fait la femme ?”
C’est la question un peu bête que l’on posait autrefois aux couples gays. Dans le contexte de la chasteté, elle prend un autre sens : qui contrôle les orgasmes de qui, pour le bien du couple ?
Je vois au moins deux situations possibles. Il peut y avoir un homme qui garde la clé de l’autre, et dans ce cas on se rapproche de la situation d’un couple hétéro comme le mien. Ou alors, les deux peuvent être en cage et garder chacun la clé de l’autre. Cette situation est inédite par rapport aux couples hétéros, et je dois dire que ça crée une dynamique un peu différente.
Quand l’un garde les clés de l’autre, ça permet à celui qui porte la cage de surmonter son égoïsme naturel et d’aller plus loin dans l’empathie pour l’autre. La cage est un outil qui permet d’augmenter le niveau d’exigence pour l’homme en chasteté. Mais si la situation devient réciproque ? On peut penser que soit les avantages de la chasteté masculine sont multipliés par deux, soit cela permet un chantage du genre “je te libère, tu me libères”… Tout est une question de communication, il faut bien définir les règles dans le couple.
En pratique
Comme dans un couple hétéro, il y a des chances que l’un des hommes entende parler de la chasteté masculine et s’y intéresse avant l’autre. Il devra donc (le premier, si vous suivez toujours) expliquer au second ce qu’il attend de la chasteté, s’il veut la pratiquer, ou la faire pratiquer, ou la pratiquer ensemble… Comment, combien de temps, avec quelles règles et quelles limites pour chacun. La base quoi.
Puis il y aura une période d’adaptation pendant laquelle celui qui est en cage (voire les deux) vont apprendre à gérer tous les détails pratiques. Les vêtements, l’hygiène, le sommeil en chasteté. Ce n’est pas la partie la plus intéressante, mais elle est nécessaire pour que tout se passe bien.
Puis quand tout est en place et fonctionne, j’ai envie de dire : enjoy ! Vous verrez que la chasteté fait vite changer les hommes. Ils sont plus attentifs, protestent moins sans raison… Et je parle seulement de ce qui se passe hors de la chambre à coucher !
Le progrès
Ces dernières années, de nombreux progrès ont bénéficié aux couples homosexuels, à commencer par le mariage pour tous. Certes il faut rester vigilants car rien n’est acquis, mais il me semble que la société est allée dans le bon sens récemment.
Et pour les couples qui pratiquent la chasteté ? Ils sont beaucoup moins visibles dans les médias que les couples gays. La visibilité est nécessaire pour entraîner l’acceptation, c’est certain. Mais la chasteté masculine est une pratique que l’on choisit (et pas une orientation que l’on ne choisit pas). À mon avis, il n’est donc pas nécessaire de créer une “identité chaste” ou un “drapeau de la fierté chaste” comme on peut en trouver sur internet.

Une meilleure visibilité de la chasteté masculine permettait non seulement une meilleure acceptation, mais aussi d’augmenter le nombre de couples qui la pratiquent (ce genre de conversion, rappelons-le, n’est pas possible pour l’homosexualité).
Comment augmenter la visibilité de la chasteté masculine ? C’est l’un des buts de mes articles. J’espère qu’un jour, toutes et tous puissent se dire : “pourquoi pas ? Ça a l’air super !” Sans se demander s’ils sont pervers.
Sur ces bonnes paroles, je souhaite à toutes et tous que cette fin de mois de juin soit festive ! Soyez fiers de ce que vous êtes, d’avec qui vous êtes, et des choix que vous faites !