Les hommes qui portent la cage de chasteté s’y habituent assez vite, parfois au point de ne pas vouloir en sortir ! Pourquoi certaines femmes ressentent-elles alors de la culpabilité à “priver” leur homme de leur liberté ? Si la culpabilité vous enchaîne, je vous donne ici les clés pour ne pas tomber dans ce sentiment injustifié.
Pour les nouveaux qui ne me connaissent pas : je pratique la chasteté masculine avec mon mari Guillaume depuis quelques années. Nous avons des rapports réguliers mais seulement quand je le propose, et il porte une cage de chasteté la plupart du temps.
Cela peut paraître incroyable, et pourtant j’ai discuté avec plusieurs hommes qui me l’ont dit : la chasteté masculine peut être un sentiment agréable, voire addictif, pour celui qui est en cage.
Même si mon mari ne m’a jamais supplié de le laisser tranquille alors que je voulais le libérer, il m’a plusieurs fois dit qu’il ne se sentait plus totalement à l’aise sans la cage, comme s’il lui manquait quelque chose quand il ne la porte pas…
Des peurs infondées
Et pourtant, l’une de mes craintes au début était qu’il m’en veuille de lui demander de porter la cage de chasteté. C’est une crainte partagée par d’autres : la peur de paraître égoïste, de créer du ressentiment chez son homme.
Cette peur provient de la culture dans laquelle nous sommes élevées. Depuis toujours, j’ai entendu parler d’un “devoir conjugal”, qui bien sûr n’existe pas, mais qui pousse encore et toujours les femmes à se forcer un peu sexuellement, voire beaucoup, pour faire plaisir à leur homme.
La chasteté masculine est en rupture complète avec cette idée. Dans cette pratique, c’est la femme qui décide d’accorder des orgasmes à son homme, afin de rediriger son énergie sexuelle vers elle et vers le bien du couple. Une femme habituée, par exemple, à pratiquer des fellations alors qu’elle n’aime pas ça, aura donc du mal à passer de cette habitude à la chasteté masculine, où son homme satisfait ses besoins sexuels à elle sans forcément avoir d’orgasme lui-même.
Pour moi bien sûr, c’est le mariage de rêve… Et pour mon mari aussi ! Mais je comprends que ça aille contre toute notre culture.
Recentrer le plaisir
La dynamique de la chasteté masculine est celle d’une restriction d’orgasmes pour l’homme, afin d’éviter la période réfractaire de l’orgasme masculin qui éloigne le couple. Dans cette dynamique, la femme est le centre du plaisir. L’homme chaste, comme il ne demande pas à satisfaire ses besoins, trouve son plaisir avant tout à travers celui de sa femme.
(Certains hommes trouvent aussi du plaisir avec la chasteté dans le fait qu’ils sont sans pouvoir sur leur femme et soumis à ses désirs. J’ai déjà noté dans un autre article que la chasteté masculine ne nécessite pas que l’homme soit soumis : cela ajoute une dimension au plaisir que l’homme peut y trouver.)
Le rôle de la femme qui garde les clés de la cage est donc de savoir être le centre du plaisir dans le couple. Seule l’éducation patriarcale que l’on reçoit peut nous en empêcher. Il ne faut pas se laisser abattre par ça et risquer de passer à côté d’une relation beaucoup plus épanouie ! Il faut juste apprendre à prendre certaines décisions à la place de son homme.
Sortir des cadres
Je crois que toute personne bien élevée a quelques scrupules à aller à l’encontre de son éducation et de sa culture. C’est normal. La chasteté masculine est assez déroutante parfois, parce qu’elle remet en cause des “vérités” établies : pourquoi voudrait-il que je lui confisque son jouet préféré ? Comment imaginer qu’il trouve son plaisir dans le mien ? Le fait qu’un homme veuille continuer à pratiquer la chasteté masculine va à l’encontre de tout ce que l’on entend sur les hommes.
Mais une fois qu’on y est, je peux vous dire qu’on ne veut changer pour rien au monde ! Je parle souvent avec des hommes qui aimeraient avoir le genre de relation que nous avons avec Guillaume, mais qui ont peur d’aborder le sujet avec leur femme ou dont la femme n’est pas intéressée car elle trouve l’idée trop inhabituelle.
Bref, j’encourage tout le monde à ne pas se torturer les méninges à essayer de faire rentrer la chasteté masculine dans le cadre patriarcal. C’est une pratique qui sort du cadre, et c’est très bien comme ça. Parce que le but est aussi de donner un nouveau cadre à la relation.