Peut-on devenir accro à la chasteté masculine ?
Ne plus arriver à vivre sans cage de chasteté
C’est une question qui revient souvent, de manière plus ou moins sérieuse : « est-ce qu’on peut devenir accro à la chasteté masculine ? ». Et derrière ce mot un peu fort se cache parfois un peu d’inquiétude, et souvent une forme de fascination. Parce qu’à première vue, l’idée de porter une cage de chasteté pendant des jours, des semaines, voire des mois, semble éloignée de l’idée que l’on se fait du plaisir. Et pourtant !
Il faut commencer par remettre les choses dans leur contexte : la chasteté masculine, dans sa version vécue en couple, est avant tout un choix de vie. C’est une forme d’engagement qui permet de repenser le lien amoureux et le désir, et de le faire dans la durée. Personnellement, je garde les clés de mon mari et je ne vois pas ça comme une punition ou une lubie. Mais de là à en faire une addiction ?
Certains hommes disent ressentir une forme de dépendance à l’état de chasteté. Guillaume me dit parfois qu’il se sent bizarre sans la cage… Le mot dépendance est peut-être un peu fort, ou mal connoté, mais en tout cas, ça ressemble davantage à un glissement progressif vers un nouvel équilibre.
Pour les hommes en chasteté, la perte de contrôle sur leurs orgasmes n’est plus ressenti comme un manque et devient plutôt une motivation. Finalement, ils se rendent compte qu’ils ne sont pas si pressés d’assouvir leurs désirs sexuels.
Un plaisir qui se transforme
Ce qui est fascinant, c’est à quel point le corps et l’esprit s’adaptent à tout. Pour mon mari, il y a eu une période d’ajustement au début. La première cage de chasteté n’était pas adaptée, et Guillaume faisait de son mieux mais il restait mal à l’aise en la portant. Puis, une fois que nous avons trouvé une meilleure cage, il y a eu quelques jours où j’ai vu qu’il était un peu incertain, sans doute un peu dérouté émotionnellement autant que physiquement. Le corps résiste, mais l’ego grince aussi.
Mais passé ce cap, un autre type de plaisir a émergé dans notre couple. Plus constant, moins brutal, plus tourné vers l’autre. Il s’est passé quelque chose à ce moment-là : ses regards deviennent plus doux, ses gestes plus attentionnés, ses désirs moins centrés sur la décharge immédiate et plus tournés vers moi.
Ça été une excellente découverte aussi bien pour lui que pour moi. Il a retrouvé le goût du romantisme, l’obsession de faire plaisir à celle qui garde ses clés. Depuis, ni lui ni moi ne voulons revenir en arrière et arrêter la chasteté masculine.
C’est souvent à ce stade que des hommes vont dire qu’ils ne peuvent plus se passer de la cage, ou qu’ils se sentent mieux quand ils sont verrouillés. À mon sens, c’est ce qui montre qu’ils ont toujours leur libre arbitre, mais aussi qu’ils ont trouvé dans la chasteté une forme d’apaisement intérieur et d’amélioration de leur sexualité.
La chasteté masculine permet de convertir l’énergie sexuelle en présence, en affection, et pas seulement en éjaculation. Finalement, ce n’est pas une perte, et je comprends que les hommes chastes tiennent à continuer cette pratique. Pour un homme chaste, le retour au « tout accessible, tout le temps » risque d’être décevant, et même frustrant de manière assez paradoxale.
La clé de l’addiction
Cette “addiction” est un peu particulière, car elle ne repose pas sur la consommation d’une substance, comme l’alcool ou les drogues. Même si certains célibataires en cage ressentent aussi une forme d’addiction, je crois que c’est une addiction avant tout relationnelle.
Un homme en chasteté sur la longue durée, mais qui n’aurait pas de partenaire pour garder les clés ni de dynamique de couple, risque de vite se heurter à l’ennui ou à la frustration. C’est d’ailleurs pour ça que j’ai lancé mon service de garde de clés. Il est difficile de tenir son engagement si une autre personne n’est pas là pour y veiller et que toutes ses hormones lui crient d’ouvrir la serrure !
À l’inverse, si la chasteté est valorisée, reçue comme un geste d’amour et de confiance, c’est là qu’elle se transforme. La clé de l’addiction à la chasteté, c’est la relation avec celle qui détient les clés.
Autrement dit, je crois que personne n’est accro à l’absence d’orgasme, ni aux cadenas, ni à la délicate couleur bleutée qui viendrait colorer les gonades mâles laissées au repos un certain temps. Ce qui peut rendre “accro”, c’est l’intensité des émotions que ressent celui qui a confié la clé de sa sexualité. C’est quand mon mari se concentre sur moi, et que je lui rends bien. C’est ça qui est gratifiant, de manière bien plus profonde et pleine de sens qu’un énième orgasme devant du porno par exemple.
Bref, quand on nourrit cette dynamique dans le couple, on obtient ce cercle vertueux de la chasteté masculine qui fonctionne merveilleusement bien, rien de plus normal à ne plus vouloir s’en passer.
Alors, accro ?
Si être “accro” signifie ne plus vouloir revenir en arrière, alors oui, certains hommes sont accros à la chasteté masculine. Mais ce n’est pas une dépendance destructrice. C’est une préférence assumée : ils ont une manière d’aimer qui donne du sens à leurs gestes quotidiens. Une fois le seuil de la chasteté franchi, ils n’ont plus envie de vivre autrement, car ils sentent qu’ils ont gagné à confier la clé de leurs orgasmes.
Et pour moi, je trouve ça très touchant quand Guillaume rougit doucement au moment de refermer la petite serrure d’acier. Car c’est toujours lui le premier à proposer de remettre la cage après que je lui ai permis de la retirer !
Alors, peut-on devenir accro à la chasteté masculine ? Oui. Et c’est peut-être une des plus belles dépendances qu’on puisse choisir à deux.
Très bon article et une thèse encore une fois bien argumentée, merci Madame Estelle ! Toutefois je serais plutôt de l'avis de Grégory qui décrit parfaitement bien les effets ressentis par l'homme encagé (volontairement on le répète encore). Et comment ne pas devenir addict à ces puissantes sensations ? Par ailleurs si l'homme ne veut plus quitter ces plaisirs rares mais ravageurs, la Femme ne risque-t-elle pas de se lasser de garder les clés ?
Bonjour Estelle, sujet intéressent.
Je rejoins assez les avis déjà partagés ici. Je ne sais pas si j'irai jusqu'à dire que je suis accro à la chasteté, mais il est vrai que je ressens comme un manque dès que je la retire, c'est assez difficile à expliquer mais j'aime sentir mon sexe enfermé dedans, dis comme ça, ça peut paraître étrange vu de l'extérieur. Mais c'est ainsi je porte ma cage au quotidien et j'en suis heureux. ☺️